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POURQUOI ?

  • Photo du rédacteur: Isabelle DEAT
    Isabelle DEAT
  • 29 janv. 2018
  • 3 min de lecture

Je m'étais inscrite il y a quelques semaines à un atelier de Qi Gong. Pascal nous proposait un atelier un peu mystère avec comme simple indication, nous ferons l'arbre ! Prendre la posture de l'arbre, est une pratique courante en Qi Gong. Dans un autre domaine, j'avais expérimenté avec mon petit groupe d'enfants à l'école maternelle il y a quelques années, "l'arbre en relaxation". Certes moins statique mais demandant tout de même un bel enracinement et une ouverture vers le ciel. Chaque enfant les yeux fermés, choisissait dans sa tête l'arbre qu'il voulait devenir. Les mains se dressaient au dessus de leur tête ou au contraire s'ouvraient en grand ou les bras descendaient vers la terre... Chacun voulait devenir son arbre, peuplier, chêne, tilleul, sapin ... Puis les yeux ouverts, et écoutant les indications, les arbres se tenaient immobiles ou bougeaient au gré d'un vent léger qui pouvait devenir tempête. A la fin de l'exercice, les enfants avaient la sensation d'être habitant d'une forêt, de leur forêt. Ils étaient calmes et heureux. L'exercice évoluait à chaque séance et si la première fois les enfants s'étaient positionnés en ligne, bien structurés, au fil des séances les arbres prenaient leur place selon des critères imaginaires d'une forêt bien organisée. Chacun avait trouvé SA place, et surtout SA représentation d'arbre. Il y avait une véritable communion entre eux et un échange d'énergie remarquable. Ils n'avaient plus besoin de se regarder pour sentir le vent virtuel agité leurs branches, ils étaient arbre dans le vent, et le balancier de leur bras était dans la même cadence. C'était magique, beau, presque perturbant...

Donc dimanche je suis venue à l'atelier "arbre" sans aucune arrière pensée, sans aucune attente particulière, prête à me planter sur le sol comme un arbre. Pascal nous invite à faire quelques mouvements avant de nous placer en position de l'arbre, celle que nous connaissons. Puis, il ajoute quelques éléments qui vont modifier notre posture. Le positionnement est différent et promet une meilleure capacité à garder la posture. Au départ cela me semblait inconfortable, mais j'étais bien décidée à faire l'arbre demandé, et exécutais au mieux les consignes proposées. Bien centrée, pieds tels des racines, s'enfonçaient dans le sol, tête légèrement baissée, yeux ouverts, regard droit devant sans cible particulière. Je me concentre sur ma respiration, sur Dan Tian, Baï Hui et Ming men, les portes énergétiques dont Pascal nous parle à chaque cours. Au bout de ??? 2 à 5 minutes, mes épaules me rappellent quelques souffrances, mes jambes sont solides et légères à la fois et la question arrive POURQUOI ? Pourquoi j'avais envie de tenter cette expérience et combien de temps allais-je tenir dans cette posture. Pascal corrige notre position en parlant doucement, il nous invite à laisser passer les pensées sans les arrêter, nous rappelle que notre respiration doit être libre, que certaines douleurs peuvent se faire sentir ... Mais POURQUOI je fais cela ? Est ce que je veux me prouver que j'en suis capable ? est ce que je suis un peu maso? est ce que je veux juste expérimentée ? Le temps passe mais je n'en ai plus la notion, je suis plantée, je deviens arbre, j'oscille comme un arbre d'un mouvement imperceptible qui indique que l'arbre n'est pas statique, mais toujours en mouvement, en vie. Je ferme instinctivement les yeux pour rester sur moi, entendant les autres mais n'étant plus perturbée par une respiration trop forte, un reniflement ou un commentaire. J'entends c'est tout. Puis les douleurs au niveau des épaules deviennent désagréables. Plutôt que de les fuir, je les accueille et j'essaye de détendre toute cette zone scapulaire, me rappelant que "cette douleur ne m'appartient pas et que je la rejette dans la terre", phrase apprise lors de mes accouchements et qui m'a bien servi. Je me sens reliée à la terre et au ciel. Les douleurs s'estompent. Cela devient très étonnant. Oserais-je dire qu'à un certain moment j'ai eu l'impression d'être un arbre, un très grand chêne avec une écorce épaisse, planté dans un endroit isolé, mais ne se sentant pas seul, et là... une petite voix s'est déposée sur moi ... "tu n'es pas sur terre pour souffrir". J'ai souri et les larmes ont coulé sur mes joues, les douleurs ont disparu, je me sentais parfaitement bien. Nous avons fait l'arbre 40 minutes, nous aurions pu continuer ...cette expérience étonnante, enrichissante et épanouissante. POURQUOI ?

A très bientôt

sur un arbre perché ... une petite famille

 
 
 
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